25 / 11 / 2024
L'insecte, allié de la filière avicole
Améliorer la santé et les performances des volailles est un défi constant pour la filière avicole. Les protéines d’insectes, pourraient être une solution prometteuse pour répondre à ces besoins.
Les défis du secteur avicole : performance, santé et durabilité
L’industrie avicole est aujourd’hui confrontée à des défis croissants. Alors que la demande mondiale en viande et œufs de volaille ne cesse d’augmenter, les éleveurs doivent jongler avec plusieurs contraintes : garantir une production efficace et rentable, répondre aux attentes des consommateurs en matière de qualité et de bien-être animal, et réduire l’impact environnemental de leurs pratiques. Ces enjeux se complexifient avec des problématiques telles que l’antibiorésistance, les maladies animales comme l’influenza aviaire, et la dépendance aux protéines importées, notamment le soja, qui soulève des questions environnementales et économiques.
L’une des priorités du secteur est donc d’améliorer la santé et les performances des volailles tout en réduisant les coûts et les risques associés aux méthodes traditionnelles. Cela passe par une optimisation de l’alimentation, souvent au cœur des préoccupations, car elle représente environ 60 à 70 % des coûts de production. Face à ces défis, les acteurs de l’aviculture sont en recherche perpétuelle de solutions adaptées.
À la recherche de solutions alternatives
Pour répondre aux besoins des élevages, de nombreuses pistes ont été explorées. L’introduction d’additifs alimentaires, de probiotiques ou de prébiotiques, l’amélioration des pratiques de gestion et l’adoption d’aliments plus durables ont donné des résultats prometteurs. Cependant, ces solutions ne répondent pas toujours pleinement aux attentes des éleveurs.
Les protéines végétales alternatives, comme les légumineuses ou les algues, ont été proposées, mais elles ne suffisent souvent pas à égaler les performances nutritionnelles du soja ou des farines animales. Par ailleurs, les farines animales, bien qu’efficaces sur le plan nutritionnel, restent marquées par une image négative depuis les crises sanitaires des années 1990.
Dans ce contexte, l’utilisation des protéines d’insectes pourrait s’imposer comme une innovation majeure. Soutenues par des évolutions réglementaires, notamment en Europe, et par des études scientifiques de plus en plus pointues, ces protéines répondent aux besoins nutritionnels des volailles tout en offrant des bénéfices actés pour leur santé et leur bien-être.
Les insectes : une solution nutritionnelle et fonctionnelle pour la filière avicole
Les protéines d’insectes, notamment issues de la mouche soldat noire (Hermetia illucens), représentent une source nutritionnelle d’exception. Riches en protéines hautement digestibles et complètes, elles contiennent tous les acides aminés essentiels nécessaires à la croissance et au développement des volailles. Elles surpassent de nombreuses alternatives grâce à leur biodisponibilité élevée et leur profil lipidique unique, incluant l’acide laurique, connu pour ses effets bénéfiques sur la digestion.
Mais les bénéfices des insectes vont bien au-delà de la simple nutrition. La chitine, un composant naturel de leur exosquelette, agit comme un prébiotique en stimulant la croissance des bactéries bénéfiques dans le microbiote intestinal des volailles. Cette amélioration de la flore intestinale favorise une meilleure absorption des nutriments et limite la prolifération des pathogènes comme Salmonella ou E. coli. Une étude menée par Biasato et al. (2018) montre que l’ajout de farine de Tenebrio molitor (larves de ténébrion) améliore significativement la santé intestinale et la croissance des poulets de chair.
Les insectes contribuent également à renforcer le système immunitaire des volailles. Les peptides antimicrobiens présents dans leurs protéines aident à neutraliser les agents pathogènes, tandis que les chitooligosaccharides modulent positivement la réponse immunitaire. Une recherche de Borrelli et al. (2017) a démontré que l’utilisation de farine de mouche soldat noire améliore la résistance des volailles aux infections grâce à une modulation de leur système immunitaire. Ces bénéfices permettent de réduire l’usage d’antibiotiques dans les élevages, un enjeu crucial face à la montée de l’antibiorésistance.
Sur le plan comportemental, l’ajout de rations de larves d’insectes vivants stimulent les instincts naturels des volailles, comme la fouille et l’exploration. Ces activités réduisent le stress et les comportements agressifs, améliorant ainsi le bien-être animal et, indirectement, les performances de production. Schiavone et al. (2018) ont observé que les volailles nourries avec des insectes vivants présentent une meilleure qualité de vie et un comportement plus apaisé.
Un potentiel validé par la recherche scientifique
Les études sur les protéines d’insectes se multiplient, et leurs résultats confirment leur efficacité. Les volailles nourries avec des insectes montrent une amélioration notable de leurs performances, avec une augmentation du gain de poids moyen de 8 à 12 % selon les recherches de Biasato et ses collaborateurs. En parallèle, une réduction des troubles digestifs et une meilleure assimilation des nutriments ont été constatées, renforçant leur pertinence comme solution alimentaire.
L’Union européenne, consciente du potentiel de cette innovation, a élargi les autorisations concernant les protéines d’insectes dans l’alimentation animale depuis 2021. Cette évolution réglementaire ouvre de nouvelles opportunités pour les éleveurs, qui peuvent intégrer cette source durable et fonctionnelle dans leurs pratiques tout en répondant aux attentes des consommateurs pour des produits de meilleure qualité et issus de méthodes responsables.
Les protéines d’insectes, une possible réponse à certains défis avicoles
Le potentiel des protéines d’insectes dans l’alimentation avicole est indéniable. Pour les éleveurs, cette innovation représente une opportunité unique d’améliorer la santé, la croissance et le bien-être de leurs volailles tout en réduisant leur dépendance aux protéines traditionnelles. Cependant, pour que cette solution puisse réellement répondre aux besoins massifs du secteur avicole, il est indispensable que la filière insecte s’adapte et se développe à grande échelle.
Ce développement nécessitera du temps, des investissements ciblés et une collaboration étroite entre les différents acteurs : producteurs d’insectes, éleveurs et investisseurs. L’objectif est clair : proposer un produit compétitif, fiable et parfaitement intégré aux besoins des élevages modernes. En mettant l’accent sur l’innovation, l’optimisation des coûts de production et le dialogue avec les utilisateurs finaux, la filière insecte peut devenir un maillon clé de la chaîne agroalimentaire.
Chez Everfly, nous croyons à un avenir où l’innovation rencontre les besoins concrets des éleveurs. Travaillons ensemble pour construire des solutions qui améliorent vos performances, tout en participant au développement d’une filière prometteuse. Contactez nous dès aujourd’hui pour découvrir comment nous pouvons avancer ensemble.
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